Solidaires 37

Michelin : Les journées du 8 et 9 octobre vu par la Nouvelle République

jeudi 10 octobre 2013 par Solidaires37

La folle journée des Michelin

Mouvement de grève très suivi sur le site de Joué-lès-Tours où plus de 800 personnes ont manifesté en centre-ville avant de bloquer le périphérique. La grève est reconduite aujourd’hui.

Un mouvement « exceptionnel » selon Olivier Coutant (Sud), secrétaire du comité d’entreprise. « Du jamais-vu depuis la négociation sur les 35 heures » pour Claude Guillon (CGT). C’est peu dire que le mouvement des Bibs a fait du bruit, hier dans les rues de Joué-lès-Tours. Par cette journée de grève et de mobilisation, l’intersyndicale entendait envoyer un message fort à la direction alors que les négociations autour du plan social, entamées à la fin août, peinent à avancer. L’objectif a été atteint. « Cela fait quatre mois que les salariés sont sous pression, cela commence à faire beaucoup », ajoutait Claude Guillon à l’issue d’une journée menée tambour battant.

8 h 30, départ de l’usine. Le rendez-vous a été donné à 8 h. Ils sont des centaines prêts à battre le pavé. Les salariés, mais aussi les amis, la famille, des collègues d’autres sites (La Roche-sur-Yon, Montceau-les-Mines, Cholet…). D’autres salariés de la région (SKF, La Poste, Sanofi, Eiffage) ont aussi apporté leur soutien. « On est tous des Michelin » entend-on dans les rangs. Sur les banderoles, les slogans fusent : « Qui sème la misère récolte la colère » ou « Michelin, arme de destruction massive ».

10 h, arrivée au Clos-Neuf. Après avoir emprunté le boulevard Jean-Jaurès et la rue Gamard, bloquant au passage le trafic du tramway, le cortège se présente devant l’espace Clos-Neuf. C’est là que doivent se dérouler un comité central d’entreprise extraordinaire (le matin) et une réunion de négociations. Avant les pourparlers, les délégués syndicaux prennent à tour de rôle la parole. Sur le parking, un barnum est installé. La journée sera longue.

14 h 45, le clash. Alors que le CCE se prolonge, les manifestants décident de pénétrer dans la salle de réunion. Les trois représentants de la direction quittent précipitamment la salle. La réunion de négociations n’aura pas lieu aujourd’hui. « Ils ont essayé de gagner du temps avec le CCE », s’énerve Olivier Coutant.

16 h, sur le périphérique. Le cortège, plus mince qu’en début de journée, reprend le chemin inverse. Sans débordement, ni casse. « On est là pour se faire entendre et se faire voir, pas pour casser », lance un manifestant. Avant de repartir à l’usine, les manifestants bloquent le périphérique dans les deux sens, entre les sorties Joué Centre et Lac des Bretonnières. Une heure trente de pagaille mais des automobilistes compréhensifs.

18 h, retour à l’usine. Des pneus et un Bibendum brûlés avant le discours des délégués syndicaux. La décision est prise de reconduire le mouvement dès la prise de service de la première équipe, ce matin à 5 h. La suite ? La prochaine réunion de négociation est pour le moment fixée au 23 octobre. « Peut-être la direction nous adressera-t-elle une convocation pour une autre réunion d’ici là ? » De son côté, la direction a confirmé qu’elle reprendrait contact aujourd’hui.


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