Loi Travail : les syndicats maintiennent la pression

Loi Travail : les syndicats maintiennent la pression

Jean-Luc Firmin (Solidaires), Stéphane Desplobin (CGT) et Grégoire Hamelin (FO). -

L’intersyndicale, organisatrice des manifestations anti-loi Travail, annonce d’autres actions dans l’été.

Dix-neuf. C’est le nombre d’initiatives que l’intersyndicale opposée à la loi Travail a organisées depuis quatre mois dans le département. Les responsables de la CGT, de FO et de Solidaires, l’ont rappelé hier matin, en conférence de presse, en se félicitant « d’une mobilisation des salariés, des retraités et des jeunes, qu’on n’avait pas vue depuis longtemps ». Stéphane Desplobin (CGT) annonce que « la mobilisation va continuer pendant l’été avec un rassemblement place Anatole-France le 20 juillet à 17 h. » Par ailleurs, l’intersyndicale sera présente à l’entrée de plusieurs festivals : à Aucard is not dead (Tours) le 12 août ainsi qu’à Cosmopolite, à Artannes, le 19 août. Un nouveau meeting public est également prévu le 31 août, toujours place Anatole-France, à 17 h. « Nous avons essayé de calmer le jeu face aux discours du patronat, du gouvernement et de certains médias. Rien n’y a fait. C’est l’autoritarisme du gouvernement qui ne passe pas », observe Grégoire Hamelin (FO), pour justifier cette mobilisation soutenue tandis que Jean-Luc Firmin (Solidaires Rail) insiste sur « la mise en précarité des salariés qui s’amplifie. On ouvre des portes sur la casse du statut du monde ouvrier. Nous ferons tout pour que les ouvriers revendiquent et ne soient pas fatalistes. »

Pour le syndicaliste, « le problème vient du fait qu’en France, il n’y a pas de dialogue social, on est toujours dans une relation conflictuelle à cause du patronat. » « Le droit international du travail nous conforte dans notre position. Cette loi ne doit pas passer », martèle Grégoire Hamelin.

Évoquant « les jours de grève qui pèsent sur les budgets des salariés », les responsables syndicaux affirment leur intention de maintenir la pression, même pendant la période estivale.

Pascal Landré

L’amende de 135 € payée pièce par pièce

Hier après-midi, avant d’entrer dans les locaux des Finances publiques, rue Édouard-Vaillant, à Tours.

Ils ont annoncé la couleur : « Ils nous répriment, on ne lâche rien ! » Les membres du collectif des Tourangeaux contre la loi Travail qui, depuis des mois désormais, arpentent les rues de Tours à chaque manifestation contre la loi El Khomri tout en organisant des actions, ont décidé, une nouvelle fois, de marquer le coup, en se rendant, hier, au Trésor public, rue Édouard-Vaillant, à Tours.
Ils étaient une vingtaine pour venir régler, en toute petite monnaie, les 135 € d’amende dont l’un des membres du collectif a écopé le 17 mai. Le chauffeur de ce camion avait, en effet, stationné sur les rails du tramway.

Pour le collectif, le véhicule avait emprunté le parcours prévu et s’était « arrêté selon le rythme voulu par les manifestants ». Une « taquinerie » à laquelle ils ont voulu répondre à leur manière.

« C’est le mouvement qui paye les amendes. Notre idée est de la payer au maximum avec des pièces rouges », indique Kevin, étudiant en sociologie et trésorier du collectif.

Au Trésor public, impossible, cependant, de compter la petite monnaie, le service n’étant pas équipé de machine idoine. Le groupe s’est donc rendu à l’antenne du boulevard Béranger qui en est doté. Le comptage a débuté : il manquait 2,06 € ! Une somme dont le collectif s’est acquittée.

L’affaire n’est cependant pas close. En effet, Fil bleu a déposé plainte contre le chauffeur pour les trois heures de perte d’exploitation occasionnées par le stationnement de son véhicule. Il est convoqué devant le tribunal correctionnel de Tours lundi 14 novembre. L’avocat du transporteur lui réclamerait la somme de 1.625 euros.

V. L. G.