Les manifs du 12 mai contre la loi travail
SOLIDAIRES a été la seule organisation syndicale à être présente aux 2 initiatives.
A 7 heures du matin, une quarantaine de militant-e-s de SUD/SOLIDAIRES, CGT, FO et Lycéen/nes/étudiant-e-s avaient diffusé près de 4000 tracts unitaires dans les entreprises de Tours nord.
Le matin, autour de 500 personnes, très dynamique, "illégale" et menacée par le préfet.
L’après-midi, plan-plan, avec l’intersyndicale, déclarée par FO, autour de 600 personnes.
Ci dessous, les articles et reportages de la presse locale :
Suites de la manif du 10 mai 2016 à Tours par siksatnam1
Rassemblement contre la loi Travail : le préfet met les syndicats en garde
11/05/2016
Ce mercredi après-midi, le préfet Louis Le Franc a reçu les syndicats afin de préparer au mieux la journée d’action de demain. Une directive pour toutes les préfectures où des heurts ont été enregistrés avec les forces de l’ordre. Force ouvrière est, à ce jour, la seule organisation à avoir fait une déclaration en bonne et due forme. Les autres (CGT, Solidaires, FSU) ont décidé de s’y joindre. « Des usages » qui ont cours en Touraine dont le préfet ne veut plus entendre parler. Un rassemblement non-déclaré est illégal. « Ne pas faire de déclaration, c’est prendre un risque inutile " a indiqué Louis Le Franc, particulièrement inquiet pour le rassemblement annoncé dans la matinée par Solidaire Etudiant dont il a également reçu le représentant. « Ce rassemblement n’est pas déclaré. Pour moi, il n’existe pas. » En cas de trouble à l’ordre public, il sera dispersé.
12/05/2016
Bravant l’interdiction de manifester, 400 personnes, essentiellement des étudiants, marchent actuellement dans le centre-ville de Tours. Engagés derrière un camion, les manifestants mobilisés par Solidaires Etudiants, occupent le couloir du tramway, rue Nationale, ce qui laisse supposer l’intervention prochaine de la police comme l’avait laissé entendre le préfet dans nos colonnes ce matin.
Hier encore, la rue avait 20 ans
Farouchement opposés à la loi Travail, 500 jeunes ont perturbé la circulation à Tours, hier matin, dans une manif non autorisée. En soirée, les syndicats rassemblaient 600 personnes dans la rue.
Quand le préfet Louis Le Franc affirmait dans notre édition d’hier que la manifestation des étudiants de jeudi matin « n’existait pas » pour lui, n’ayant pas été déclarée à temps, il ne disait pas qu’elle était interdite, mais seulement illégale. Le préfet assurait qu’en cas de trouble à l’ordre public, la police disperserait les troupes.
Hier matin, la police, elle n’était pas là. Ou quasiment. Au moment où les 300 jeunes s’élançaient de la fac des Tanneurs, précédés par un gros camion siglé du signe des anarchistes, un policier en civil, à vélo, surveillait l’avancée du cortège de loin…
Et bien que le cortège ait atteint à son maximum 500 participants, bien qu’il n’ait épargné ni les voies du tram rue Nationale, ni la rue de Bordeaux piétonne, ni l’étroite rue Bernard-Palissy, ou la rue de Buffon prise à rebrousse-poil, la police est restée absente.
Le mot d’ordre des autorités était de laisser faire ce matin-là. De ne pas se confronter aux jeunes… Alors, les 500 manifestants en ont profité derrière leur gros bahut blanc de « teufeurs » qui crachait à tue-tête des airs techno-révolutionnaires…
Pendant plus de trois heures, la manif « sauvage » perturbait la circulation, bloquait le tram, envahissait impunément la place de la préfecture, et au final, animait un centre-ville particulièrement désert. Le tout sans anicroche, sans dérapage, hormis le rétro d’une automobiliste pressée, victime d’un coup de savate rageur. Le centre-ville était livré aux jeunes du Mouvement contre la loi Travail hier matin, lesquels n’ont pas boudé leur plaisir de montrer que leur mobilisation ne faiblit pas.
Quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, malgré les 7 ou 8 kilomètres avalés le matin, une centaine d’entre eux se retrouvaient aux côtés des salariés et des retraités, derrière les bannières de l’intersyndicale CGT, FO, FSU, et Solidaires. Cette manif-là était bel et bien autorisée et dûment encadrée par les forces de police. Les syndicats se réappropriaient la rue… jusqu’à ce que les jeunes survoltés ne leur reprennent la tête de cortège à mi-chemin, chantant, dansant, poussant de la voix toujours plus fort… Pour finalement, entraîner leurs aînés dans leur rythme effréné.
A Tours, hier encore, la rue avait 20 ans.
Pascal Landré, NR
Tensions et rejets de la Loi Travail
Le passage en 49.3 de la Loi Travail par Manuel Valls n’a pas atténué les tensions de ces dernières semaines, loin de là…
Du côté des manifestants mobilisés contre la loi Travail, le recours au 49.3 ne passe pas. Dès mardi à Tours, comme dans d’autres villes de France, des rassemblements spontanés ont eu lieu et ont été évacués manu-militari par des forces de l’ordre, ces dernières ayant reçu pour consigne de ne pas laisser le moindre regroupement non déclaré sur la voie publique. Une position officielle rappelée hier par Louis Le Franc, le préfet d’Indre-et-Loire. Ayant reçu les syndicats hier matin, ce dernier leur a stipulé que « chaque manifestation non déclarée serait dispersée, surtout en cas de troubles à l’ordre public ». En ligne de mire du Préfet, le rassemblement prévu ce jeudi matin à 10h place Anatole France à l’instigation des syndicats étudiants. Invoquant l’Etat d’Urgence en vigueur, le Préfet a également rappelé fermement que tout type de manifestation pourrait l’être actuellement…
Pourtant ce jeudi ce sont bien deux rassemblements qui se tiendront à Tours, le matin à 10h place Anatole France, organisée par le mouvement étudiant, mais non déclaré en Préfecture, un autre le soir à 17h30 au même endroit mais cette fois déclaré par les syndicats (CGT, FO, FSU). Evoquant le maintien du rassemblement de ce jeudi matin, pour cet étudiant militant : « il est hors de question d’abandonner la rue, après le passage en force du 49.3, le gouvernement veut utiliser la force tout court pour faire taire le peuple, c’est inadmissible ». Ce dernier tout comme les syndicats, Sud Solidaires en tête, dénoncent notamment la charge violente des policiers mardi dernier : « Il n’y a eu aucune violence, ni agression de la part des manifestants, ils nous ont chargé, couru après dans les rues, ont lancé des grenades de dispersion sans raisons valables ».
La tension est palpable dans les propos de notre interlocuteur, tout comme elle risque de l’être aujourd’hui dans les rues de Tours et des autres villes de France. L’épisode de cette Loi Travail montre en effet une rupture grandissante entre le gouvernement et une partie de la population, mais pas seulement. En effet, y compris au sein du Parti Socialiste, certains se montrent totalement désabusés par la situation actuelle. Pire une partie des députés socialistes et écologistes, dont Laurent Baumel, ont tenté de réunir les 58 signatures nécessaires pour faire passer une motion de censure contre leur propre gouvernement. N’ayant réuni finalement que 56 signatures, celle-ci ne verra pas le jour, mais l’image pour la gauche est désastreuse, d’autant plus à un an des élections présidentielles.
Loi Travail : deux manifestations, deux ambiances, un seul objectif
[Article du 12 mai, actualisé le 13 mai]
Malgré la fermeté du Préfet la veille sur l’interdiction de cette manifestation, à l’appel du mouvement étudiants, près de 500 personnes ont manifesté ce jeudi matin dans les rues de Tours. Au moins autant de personnes s’étaient réunies l’après-midi derrière les syndicats.
Camion en tête, 500 étudiants et suiveurs ont déambulé dans les rues de Tours, comme un pied de nez aux autorités préfectorales qui la veille avaient tenu un discours de fermeté face aux manifestations non déclarées et affirmant que celles-ci seraient évacuées rapidement. Moins de 24h après ces déclarations, c’est au contraire tranquillement que le cortège a déambulé dans les rues de Tours pendant trois heures. De la place Anatole France à la rue Nationale, place Jean-Jaurès, devant la gare, rue de Bordeaux, rue Bernard Palissy et même place de la Préfecture en réponse évidente au discours du Préfet, les étudiants ont montré leur détermination dans leur opposition à la Loi Travail. Un cortège que la police, discrète, a finalement laissé faire et qui s’est déroulé sans heurts, les organisateurs ayant prévu un service d’ordre interne pour calmer d’éventuelles tensions. De tensions il n’y en aura finalement pas eu et les organisateurs se montraient plus que satisfaits d’avoir non seulement « pas lâché le terrain » mais aussi « montrer aux autorités que nous sommes pas des voyous et que « sans provocation policière, il n’y a aucun incident ».
L’après-midi, c’était au tour des syndicats de se rassembler pour une deuxième manifestation qui a réuni au moins autant de monde que celle du matin. Un cortège plus traditionnel derrière les banderoles syndicales et leurs slogans. Deux manifestations, deux ambiances mais un même objectif : « dénoncer le coup de force du gouvernement ». Un gouvernement sur lequel ils entendent maintenir la pression pour le faire reculer et obtenir le retrait de la Loi Travail. Une pression qu’ils maintiendront la semaine prochaine avec deux appels à mobilisation : mardi 17 mai avec un appel à la grève et une manifestation à 14h30 place de la Liberté. Un appel reconduit pour le jeudi 19 mai avec une manifestation prévue à 10h au même endroit.
Mathieu Giua, 37dégré.
Il les fera systématiquement disperser par la police.
Les préfets ont reçu des consignes claires : il fallait recevoir les syndicats puis les médias dans tous les départements où il y a eu des incidents lors de manifestations organisées ce mardi soir après la décision du gouvernement de recourir au 49-3 pour faire adopter la loi Travail à l’Assemblée Nationale. Ce fut le cas à Tours, les policiers ayant fait évacuer la Place Jean Jaurès investie par plus de 100 personnes qui ont bloqué la circulation à l’aide de barrière de chantier. Des grenades lacrymogènes et permettant de disperser la foule ont été utilisées. Et ce sera encore le cas à l’avenir si d’autres rassemblements non autorisés se produisent, voilà le message qu’a voulu faire passer le représentant de l’Etat en Indre-et-Loire en recevant les représentants syndicaux et étudiants.
Louis Le Franc s’est exprimé avec fermeté et détermination : "quand on veut faire une manifestation on la déclare trois jours à l’avance. Il y a une déclaration pour une manifestation demain à 17h30 de la Place Anatole France à la préfecture, c’est la seule qui existe à ma connaissance." Un rassemblement déclaré par le syndicat FO, mais pas les autres : "on m’a dit que c’était l’usage en Touraine, que les manifestations se passaient bien. Je n’ai pas de crainte pour ce rassemblement-là, il y aura un service d’ordre interne, mais il faudrait que tous les syndicats déclarent les manifestations pour des questions de responsabilités."
Outre la CGT, Sud ou Solidaires, ceux que visaient principalement le préfet ce sont les étudiants "qui persistent à ne pas vouloir faire de déclaration" et veulent manifester ce jeudi à 10h : "je les ai mis en garde de leur responsabilité en cas de heurts ou d’accidents impliquant des automobilistes excédés par le blocage de la circulation. Je n’hésiterai pas à déposer plainte. On ne peut pas faire n’importe quoi. Vu l’état d’urgence on pourrait interdire les manifestations, on ne le fait pas. Il n’y a pas de consignes. Mais il ne faut pas faire n’importe quoi."
Magré cette mise en garde, ce soir, les étudiants maintiennent la manifestation Place Anatole France suivie d’un pique nique à midi : "pour moi c’est une manifestation qui n’existe pas" a insisté Louis Le Franc qui devrait donc la faire disperser en cas de trouble à la circulation, ouvrant la voie à de nouveaux heurts. D’ailleurs, selon lui, il n’y a pas eu d’affrontements mardi soir, seulement une dispersion avec les moyens de la police.
Les syndicats ont un tout autre son de cloche, déplorant notamment des blessures dans les rangs des manifestants, voici leur communiqué :
" A Tours, à partir de 17h00, une centaine de personnes se réunit place Jean Jaurès, devant la Mairie. Face à eux se déploie une impressionnante présence policière. Les témoins comptabiliseront un policier pour 2 manifestants.
Au bout de quelques minutes, et après les sommations d’usage, la police charge le petit groupe pacifique. Avant d’avancer lourdement casqués, les forces de l’ordre lancent des grenades lacrymogènes dans les pieds des manifestants, voire à hauteur de buste pour certaines.
Un mouvement de panique s’ensuit, voyant les manifestants et la foule de badauds s’enfuir pour tenter d’échapper aux gaz portés par le vent. Les policiers, précédés alors des agents en civil de la BAC, armés de matraques, chargent violemment les étudiants en tête de manifestation. Une course poursuite s’engage dans les rues annexes, le long du boulevard Heurteloup, sur le parvis de la gare puis rue Charles Gilles jusqu’à l’avenue Grammont.
Les témoins, filmant, photographiant, assistent à une scène de guérilla urbaine. Les jeunes (étudiants et lycéens majoritairement) fuient sous les menaces de coups, les grenades de dispersion leur étant lancées dans leur dos, et les agressions verbales. Certains témoins sont pris à partie par les forces de l’ordre leur intimant de manière agressive de cesser de filmer et de « se casser ».
Sud Education 37 et Sud Etudiants 37 dénoncent les dérives des forces policières, qui sous couvert de maintien de l’ordre, ont hier fait preuve d’une extrême violence. Hier, les seuls blessés se comptaient parmi les manifestants. Hier, aucune provocation n’a été observée du côté des citoyens, simplement réunis pour dire leur mécontentement et leur désarroi face à un état autoritaire et sourd ."
Olivier COLLET, info-tours.fr
Loi Travail : deux manifestations à Tours en une seule journée
A Tours, deux manifestations se déroulent ce jeudi. Ce matin, près de cinq cents étudiants ont défilé sous la pluie, sans les organisations syndicales qui ont appelé au rassemblement pour la fin d’après-midi.
Ch.L/F.Leroy, France 3 Touraine
Utilisation du 49-3 : 500 étudiants dénoncent un "déni de démocratie" à Tous (Indre-et-Loire)
Le rejet de la Loi Travail est pratiquement passé au second plan pour les étudiants. Ce qu’ils ont dénoncé ce matin, c’est le passage en force du gouvernement. Le recours au 49-3 synonyme pour eux de déni de démocratie. On est plus dans l’envie de changement de société.
Ce glissement des mots d’ordre sera peut-être moins flagrant dans le second rassemblement. Celui de l’intersyndicale, à 17h30. Où l’on aura un défilé plus structuré certainement, plus politique. Où le refus de la loi Travail sera toujours au cœur des slogans.
A noter que la manifestation étudiante n’a pas été déclarée, contrairement à celle des syndicats. Le Préfet a averti : tout débordement conduira à une intervention des forces de l’ordre.
Solidaires37
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