Le casse-tête des travailleurs sans papiers
L’article de la "Nouvelle République" du 28 mai 2013.
Les travailleurs sans papiers d’Indre-et-Loire ont déposé des dossiers de régularisation mais ils peinent à remplir les critères exigés.
Ils sont arrivés depuis de nombreuses années d’Angola, du Congo ou de Sierra Leone, fuyant leur pays à cause de la misère ou de la guerre. Ils ont souvent travaillé, jusqu’à ce qu’en 2010, le renouvellement de leur titre de séjour soit refusé. Les travailleurs sans papiers d’Indre-et-Loire ont constitué un collectif pour tenter de défendre leurs droits et sortir de la situation inextricable dans laquelle ils se trouvent.
Tous ont cru que l’arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement allait leur permettre de retrouver un titre de séjour. Mais la circulaire Valls, sortie en novembre dernier, a fixé des critères très restrictifs.
Dix cas dans l’impasse totale
Le comité de soutien au collectif des travailleurs sans papiers dresse aujourd’hui un bilan plutôt maigre des résultats obtenus.
« Sur les dix-sept noms proposés à la préfecture pour une régularisation, explique Josée Benoit, membre du comité, sept ont obtenu gain de cause. Pour les dix autres, nous sommes dans l’impasse totale. Par exemple, nous avons présenté six cas de personnes qui ont sept ans de présence sur le sol français. Ils ont dû apporter un an de fiches de paie pour pouvoir avoir un récépissé de quatre mois. Et dans ce délai, ils doivent décrocher un contrat de travail de six mois au moins ou une promesse d’embauche ».
Mission quasiment impossible, comme le souligne Josette Blanchet, du Parti communiste. « En exigeant un contrat de travail d’une durée supérieur à l’autorisation de séjour, commente-t-elle, on les met en condition pour qu’ils ne puissent pas remplir les critères ».
Sud Solidaires, le Réseau éducation sans frontières et Chrétiens migrants sont aussi mobilisés aux côtés des travailleurs sans papiers.
En plein désarroi, ces jeunes travailleurs tentent coûte que coûte de faire face aux nombreuses tracasseries qu’ils rencontrent. « Pour aller travailler, j’ai dû emprunter de l’argent à des amis afin d’acheter une voiture, explique l’un. Mais l’assurance me demande de payer un an d’avance. De toute façon, pour l’instant, je ne trouve que du travail en intérim, ce n’est pas suffisant pour remplir les critères ». Le laps de temps octroyé par les récépissés arrive en outre bientôt à expiration.
Un autre, originaire du Congo, présent depuis douze ans sur le sol français, avait obtenu une promesse d’embauche. Mais la préfecture a refusé sa régularisation en raison d’une dette locative. Il est désormais sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français.
C.D.
Solidaires37
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