
" La vie syndicale n’a jamais été simple chez Michelin "
Article de la "Nouvelle République" du 30 juin 2013 (voir ci-dessous).
Bernard Cardonna a travaillé 42 ans pour le manufacturier. Syndicaliste, il évoque ses luttes passées jusqu’à la récente manifestation à Clermont.
Dans ses carnets à spirales et à petits carreaux, Bernard Cardonna a consigné ses heures de délégation syndicale, le montant des augmentations et une foule de petits détails inhérents à la vie de l’usine. Entré en 1969, parti à la retraite en janvier 2001, il n’a connu qu’un seul employeur : Michelin.
Il débute sa carrière par une formation d’électricien de six mois à Clermont-Ferrand, puis rejoint l’usine de Joué-lès-Tours, qu’il ne quittera plus. Dépanneur en automatisme de 1972 à 2000 – qui marque l’arrêt de la production du pneu « tourisme » –, il fera évoluer ses compétences sur les machines qui fabriquent l’enveloppe « poids lourds ».
Mais Bernard Cardonna adhère à la CFDT (1985) puis à Sud (début 2000). Des grèves, il en a connues plusieurs, et pas seulement à l’occasion de « dégraissages ». « Quand je suis arrivé à Joué-lès-Tours, il y avait une véritable chasse aux délégués syndicaux. La direction les qualifiait de « vers dans le fruit ». Ça a changé beaucoup plus tard. On a vécu aussi des procès pour discrimination syndicale au niveau des salaires… ».
De grands mouvements sociaux, à Joué-lès-Tours et dans les usines du groupe, se multiplient en 1972. « Michelin avait bloqué les salaires. Le grand patron a fini par céder en nous accordant une augmentation de 10 centimes de franc. On a pris ça comme un affront et on a de nouveau cessé le travail. Plus tard, sur les douze mois de 1979, on a eu 15,37 % d’augmentation, mais l’inflation flirtait autour des 10 %… ».
La syndicalisation des « Bibs » tourangeaux n’a jamais été très importante. « Car l’usine comptait beaucoup de ruraux qui venaient travailler pour avoir un numéro de Sécu et une retraite. Ça ne bougeait donc pas beaucoup, et aujourd’hui, le taux de syndiqués est resté faible. Mais comme le notait l’un de vos confrères, les syndicats étaient à la hauteur de l’antisyndicalisme de François Michelin. » Mercredi dernier, Bernard Cardonna a accompagné ses anciens collègues, jeunes et moins jeunes, qui manifestaient à Clermont-Ferrand contre la suppression des 730 postes. « Si je peux amener des idées, je suis disponible. » Surtout quand la roue tourne.
Bruno Pille
Solidaires37
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