La Mort de Rémi Fraisse n’est pas un accident
De la ZAD de Notre-Dame des Landes jusqu’au Testet, en passant par les mani- festations lycéennes et étudiantes ou encore les banlieues, comme récemment à Blois, le nombre de blessé-e-s, mutilé-e-s et éborgné-e-s par le « savoir-faire » de la police Française n’en finit pas de s’allonger. Rémi Fraisse est mort après avoir été impacté par une grenade offensive dont l’usage a été systématisé à coté des grenades de désencerclement, des grenades lacrymogènes, des gazeuses et des tirs de flashball à hauteur de visage. A ces faits de répression, il faut ajouter les procès et les condamnations (amendes et prisons) de plus en plus lourdes qui touchent les manifestant-e-s. La criminalisation des conflits sociaux n’a cessé de s’intensifier depuis une décennie au point que tuer un manifestant, pour un gouvernement de gauche, puisse apparaître comme un « accident ». Pour nous, c’est un événement politique auquel il nous faut répondre.
Bien sûr, il y aura toujours ceux qui pensent qu’il n’y a aucune raison de manifes- ter et de résister à un pouvoir politique et économique, que nous vivons dans le meilleur des mondes, ou « le moins pire », et que nous devrions nous réjouir. Pour ces gens-là, la conclusion s’impose d’elle-même : Rémi n’avait qu’à pas être là où il se trouvait. Les inégalités sociales et économiques qui atteignent des sommets, la destruction des conditions matérielles de vie sur terre, le désastre permanent qu’il soit existentiel ou politique n’affleurent pas aux yeux de ses braves citoyens aveugles sur leur époque.
Pour nous, la mort de Rémi Fraisse est le signe d’une radicalisation politique, non pas des manifestants, mais de l’État qui en porte l’entière responsabilité en autorisant et légitimant la répression violente des forces de l’ordre à chaque fois qu’un mouvement de contestation se met en place et se renforce, saccageant les constructions sur les lieux des projets contestés, ou s’en prenant aux manifestant- e-s lors des mouvements sociaux.
Pour qu’il ne soit pas mort en vain, nous appelons l’ensemble des personnes qui se sentent concernées à venir en discuter, à s’organiser et agir s’ils le désirent. Nous ne souhaitons pas faire de Rémi un martyr, mais répondre à la hauteur de l’évé- nement et nous interroger sur la manière de poursuivre et de partager son combat, ici à Tours.
Rendez-vous devant Thélème (entrée des Tanneurs).
Jeudi 13 Novembre à 18 h.
Nous n’oublions pas, nous ne pardonnons pas.
SOLIDAIRES ETUDIANT-E-S
Solidaires37
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