Ca cogne aussi à Tours !
Ce jeudi 21, les flics s’en sont donnés à coeur joie en chargeant, sans sommation, un petit cortège étudiant. Résultat : 8 interpellations (dont 3 camarades de SUD etudiants).
Des syndicalistes de SUD et de la CGT sont venus, dans l’après-midi, renforcer le cortège lycéens/étudiants venu devant le commissariat, afin d’exiger la libération des 8 jeunes.
A noter les propos délirants du préfet d’indre et Loire sur "l’extrème-gauche" et l’arrivée en fanfare du nouveau "responsable" de la sureté urbaine à Tours, qui interpelle "courageusement" une de jeunes camarades sur la photo ci-dessous...
Ci-dessous, l’article NR du 22 octobre 2010.
Six cents lycéens ont bloqué les ponts Napoléon et Wilson, hier à 11 h.
Quarante étudiants ont été vivement chassés du pont Mirabeau par la police.
Chassant les manifestants étudiants, les policiers procèdent à quelques interpellations. - (Photos NR, Patrice Deschamps) - Photo NR.
Blocages plus ou moins filtrants dans les lycées et rassemblement à 11 h : la journée d’hier avait commencé comme toutes les autres depuis deux semaines. A la différence que les lycéens étaient moins nombreux. Après un paisible sit-in place Anatole-France, les 600 grévistes des lycées Balzac, Bayet, Monnet, Grandmont, Clouet et Vaucanson [...] ne tenaient déjà plus en place. Ils ont investi l’université des Tanneurs, déambulant bruyamment dans les couloirs, appelant les étudiants à les rejoindre. Sans grand succès. Le cortège est rapidement ressorti, pour se diviser en deux groupes, chargés d’occuper les ponts Wilson et Napoléon. L’accès au pont Mirabeau était interdit par la police pour des raisons de sécurité : c’était compter sans la ténacité d’une quarantaine d’étudiants.
Vers 13 h, ils ont marché vers ce quartier, alors que des policiers en tenue d’intervention s’y déployaient. Quelques instants, les deux camps se sont fait face. Et les policiers (avec ou sans sommations ?) se sont mis à courir vers les jeunes pour les disperser. Première course-poursuite dans les rues. Les groupes se sont bien vite reformés. Et la police, protégeant toujours le pont, de revenir à la charge à deux reprises, la dernière avec une bombe lacrymogène. Six étudiants ont été interpellés, l’un d’entre eux étant maintenu au sol avant d’être menotté. Les autres n’ont pas compris : « Nous n’étions même pas violents dans nos paroles, ils nous ont foncé dessus. C’était choquant », se révoltaient-ils après la troisième dispersion. Une lycéenne et un homme de 23 ans ont été interpellés pour détention d’armes (lire ci-contre). L’après-midi s’est achevé devant le commissariat. 200 lycéens et militants syndicaux y ont attendu les interpellés sortis à 17 h : « Trois heures trente, nous sommes restés dans les geôles », racontait l’un d’entre eux.
la phrase
« Pas question de laisser couper la ville de Tours en deux ! Pour cette raison, j’ai demandé aux forces de police de libérer le pont Mirabeau. »
Le préfet, Joël Fily, a été clair, hier soir à la NR. On ne touche pas aux ponts de Tours ! Le préfet juge que la situation « n’est pas si ten- due » qu’on le croit. « Toutefois, nous sommes vigilants pour éviter tout dérapage, et sommes attentifs à ce noyau dur de 250 à 300 personnes d’extrême- gauche qui font feu de tout bois. Nous devons assurer la liberté de circuler et de travailler du plus grand nombre. » Pourquoi le centre pétrolier de Saint-Pierre-des- Corps n’est-il pas libéré par la force ? « Il n’est pas jugé prioritaire au niveau national, d’autant qu’à l’intérieur, il renferme assez peu de carburant, et quatre camions de fuel domestique. En revanche, j’ai obtenu l’ouverture de plusieurs stations-service. »
repères
Des suites judiciaires
Pour la première fois depuis le début des manifestations, une réponse judiciaire a été donnée après huit interpellations. Un garçon de 23 ans avait été repéré en train de faire des moulinets avec un nunchaku sur le pont Napoléon. Il l’a ensuite donné à sa copine de 16 ans qui l’a enfoui dans son sac. Elle sera convoquée devant le juge des enfants pour « participation à un attroupement avec arme ». Quant au garçon, il sera jugé en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (le plaider coupable). Six autres manifestants, des étudiants, ont été interpellés près du pont Mirabeau, où quarante jeunes étaient partis. La police les avait prévenus qu’elle ne les laisserait pas le bloquer. Après avoir joué au chat et à la souris, six jeunes ont été interpellés pour « entrave à la circulation routière ». Le procureur Philippe Varin leur a proposé de ne pas les poursuivre à condition de suivre un « stage de citoyenneté » (48 h, facturé 50 €) encadré par le service pénitentiaire d’insertion et de probation. Ils ont accepté. Un groupe de jeunes est venu devant le commissariat attendre la libération des leurs intervenue en milieu d’après-midi.
Cécile Lascève
Solidaires37
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