Débrayage solidaire chez Michelin
Ci-dessous, l’article de "La Nouvelle République" du 13 août 2013 et un l’article de "Médiapart".
Les salariés du site de Joué-lès-Tours ont stoppé le travail hier. Ils entendaient apporter leur soutien à deux collègues menacés de sanctions pour des dégâts commis fin juin à Clermont-Ferrand.
Cent vingt salariés – 90 selon la direction – se sont mis en grève, hier, de 10 h à 13 h puis de 15 h à 18 h, sur le site jocondien. Les grévistes ont tenu à manifester leur soutien à deux collègues menacés de procédures disciplinaires pour des dégradations commises lors de la manifestation du 26 juin dernier.
Ce jour-là, plusieurs centaines de salariés s’étaient rassemblés en marge du comité central d’entreprise extraordinaire (CCE) afin de protester contre l’annonce du plan social. Devant le siège du manufacturier, des grilles avaient été arrachées et une vitre cassée, nécessitant l’intervention des CRS et l’utilisation de gaz lacrymogènes.
A la suite de ces débordements « inacceptables » selon la direction, deux salariés de Joué et un du Puy-en-Velay ont été convoqués pour une procédure disciplinaire. Une réaction injustifiée selon les syndicats. « Pourquoi cibler deux personnes alors qu’une cinquantaine de personnes ont pris part à ces dégradations " mineures ", explique le délégué syndical (CGT) Claude Guillon. Il y a eu des photos et des vidéos qui le prouvent, des huissiers étaient également présents. Ou nous sommes tous coupables, ou personne ne l’est. »
Pour le personnel, ces convocations s’apparentent à une « provocation » de la part de la direction. « Depuis le 26 juin, il n’y avait pas eu d’arrêt du travail. Le site assurait toujours une production d’un peu plus de 60 %, ce qui est correct. Nous avions demandé au personnel de reprendre le travail car nous ne souhaitons pas négocier dans une usine occupée (*). On essaye de pacifier les débats et voilà que la direction vient remettre de l’huile sur le feu. »
Rendez-vous le 29 août
Le premier salarié a été reçu en milieu d’après-midi. Il risque une mise à pied pouvant aller jusqu’à cinq jours. « On espère qu’il n’en sera rien, explique Olivier Coutant, délégué Sud, présent lors de l’entrevue. Mais la direction voudra certainement marquer le coup. » La sanction sera connue d’ici un mois au plus tard.
Quand au second, actuellement en vacances, la date de sa convocation n’est pas encore connue. « Nous n’écartons pas la possibilité d’un autre mouvement », conclut le syndicaliste.
(*) Les négociations entre l’intersyndicale et la direction débuteront le 29 août pour durer jusqu’à la fin novembre.
Nicolas Rimbaux (Photo NR, Sophie Girard)
Solidaires37
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