Solidaires 37

Ca continue le 10 mars !

jeudi 10 mars 2016 par Solidaires37

1500 à 2000 lycéens/ennes et étudiant-e-s ont occupé les rues de Tours jusqu’en début d’après-midi. Après avoir rejoint la manifestation des retraités, il ont été fait un sit-in place Jean Jaurès, puis ont été envahir la gare de Tours pour finalement faire un second sit-in place Anatole France afin que le fac des tanneurs leur soit ouverte.





Les articles de "La nouvelle république" du 11 mars 2016 :

Retraités et jeunes, même combat

Les « salariés retraités » assurent que la mobilisation ne faiblira pas. - Les « salariés retraités » assurent que la mobilisation ne faiblira pas. - (Photo NR, Patrice Deschamps)

A Tours, 1.500 étudiants et lycéens dans l’action

Malgré leur mégaphone, ils ont eu du mal à se faire entendre les retraités. Hier matin, une nuée de lycéens, voire de collégiens, se sont invités à la manifestation « contre les reculs sociaux sur les retraites » et à 17 ans, on n’a pas peur de s’époumoner.
Une « intrusion » qui, finalement, a été la bienvenue. « Aujourd’hui, ce sont trois générations qui se retrouvent place de la Préfecture, les salariés retraités, les actifs, les jeunes et les préoccupations des uns rejoignent celles des autres » ont insisté les syndicalistes.

CGT, FO, CFTC, CFE, FSU, Solidaires, ils étaient en effet à peu près tous là.
Trois cents selon la police, nettement plus selon les manifestants, ils se sont fait « distancer » rue Nationale par des jeunes qui chantaient « La Marseillaise » ; certains d’entre eux brandissaient des petits drapeaux « Sauvegardons nos retraites » empruntés à FO.

Bref, une manif bon enfant, intergénérationnelle, mais aussi très déterminée. Les retraités ne veulent pas qu’on les appelle ainsi. « On préfère le terme de salarié retraité, ce qui induit le droit de continuer à percevoir une autre forme de salaire. » Mais quel que soit le terme qu’on emploie – salaire ou pension –, l’un comme l’autre reste insuffisant. « Nous dénonçons le retard grandissant entre la revalorisation de la retraite et le salaire moyen. Nous réclamons une fiscalité juste et efficace. Nous rappelons que la question de la santé est essentielle et que ce n’est qu’en assurant une couverture à 100 % via la Sécurité sociale qu’on pourra maintenir une véritable solidarité entre tous. »

Plus politique, les manifestants ont dénoncé l’état d’urgence, les négociations bloquées sur les retraites, le volet social bradé par le gouvernement avant de préciser… que la mobilisation restait entière et que le mois de mars ne faisait que commencer.

Philippe Samzun


A Tours, 1.500 étudiants et lycéens dans l’action

L’appel, mercredi midi, à poursuivre le mouvement contre la loi El Khomri a été entendu par 1.500 étudiants et lycéens de Tours, qui ont défilé hier matin.
Retraités et jeunes, même combat

Avant leur première heure de cours, hier matin, des centaines de lycéens et d’étudiants tourangeaux ont décidé de prolonger le mouvement de protestation au projet de « loi El Khomri », entamé la veille. L’idée de donner une suite à la manifestation de mercredi avait été lancée à l’issue du défilé, à la fac des Tanneurs (lire page 9).

La détermination des étudiants a fait tache d’huile, hier matin, dans plusieurs lycées de la ville. A Paul-Louis-Courier, une tentative de blocus était vite refrénée par l’intervention de la police. Mais à Balzac et à Grandmont, des opérations de filtrage ont été organisées dès 8 h. Les grilles d’accès étaient bloquées avec des poubelles à Balzac et un filtrage était opéré à Grandmont. « L’action de blocage n’était pas annoncée, elle s’est décidée dans la soirée d’hier. J’ai demandé aux représentants des élèves de laisser passer ceux qui souhaitaient aller en cours et ceux qui avaient des examens. C’est ce qui s’est produit », confiait Gilles Zadem, le proviseur de Grandmont.

A 11 h, une cinquantaine d’élèves maintenait le filtrage au portail du lycée. Un lycéen, dressé sur une poubelle, interpellait ses camarades : « Soit on bloque vraiment l’accès, soit on s’en va ! » La décision était prise de lever le camp. Des bus Fil bleu ont été requis pour assurer le transfert en toute sécurité des lycéens vers le centre-ville. Place de la préfecture, des centaines de lycéens affluaient, rejoints par les étudiants. Le défilé s’est alors élancé, atteignant rapidement 1.500 jeunes. En passant rue de la Préfecture, des élèves parvenaient à relever la grille d’entrée du lycée Descartes. Ils ont pénétré dans le hall d’accueil avant d’être invités par la direction à faire demi-tour.

Les manifestants ont remonté la rue Buffon jusqu’à la place Jean-Jaurès pour un sit-in devant l’hôtel de ville. Puis ils ont filé à la gare SNCF, qu’ils ont occupée pendant un quart d’heure. La dernière étape était fixée à la place Anatole-France, après une tentative ratée de pénétrer dans le centre de congrès Vinci où se tiennent les Assises du journalisme.

L’heure du déjeuner signait la levée des blocus dans les lycées touchés. Hier soir, des élèves du lycée Grandmont n’écartaient pas l’éventualité de poursuivre le mouvement ce vendredi.

Pascal Landré


Les étudiants des Tanneurs maintiennent la pression

Poursuite du mouvement contre la loi Travail : 200 étudiants ont bloqué la fac des Tanneurs hier matin. La direction annule les cours aujourd’hui.

Ils étaient bien matinaux, ces étudiants qui convergeaient vers la faculté des Tanneurs, à Tours, hier, à 6 h 30. Quelques dizaines d’abord. Puis 150, 200. Le ralliement aux aurores avait été décidé la veille, après la manif (lire NR de jeudi 10 mars). L’objectif était clair : bloquer les accès au bâtiment avant l’arrivée des élèves, des profs et des agents. Et occuper la salle de l’amphithéâtre Thélème. Quelques grosses poubelles et de solides cordes faisaient l’affaire, l’entrée principale était obstruée avant le début des cours.

Sur ces faits, la direction réagissait. Via le président de l’université François-Rabelais en personne, Loïc Vaillant, et son directeur général des services, qui arrivaient sur les lieux. Au préalable, ils avaient fait fermer tous les autres accès de la fac, pour empêcher les manifestants de mener leur AG. « Et éviter ainsi toute confrontation physique. C’était une question de sécurité, on ne peut pas laisser le site ouvert avec son entrée principale bloquée », commentait-on à la présidence. Potentiellement, ce sont 7.000 étudiants qui fréquentent la faculté des Tanneurs.
« Nous avons annulé les cours de vendredi et autorisé les manifestants à tenir leur AG à l’intérieur. En échange, les manifestants acceptent de laisser entrer le personnel et les élèves qui voudraient aller travailler à la bibliothèque », indiquait Christophe Chasseguet, directeur de cabinet du président Vaillant.

Le blocage sera levé à 18 heures ce vendredi

« Nous souhaitions juste pouvoir tenir notre AG dans l’amphi et projeter des films pour expliquer en détail ce que prévoit la loi Travail. En fermant tous les accès la fac, on a l’impression que l’administration a voulu monter les étudiants les uns contre les autres », objectait Léonard, étudiant en 3e année de philo, l’un des « meneurs » du mouvement.

La direction a obtenu que le blocage des Tanneurs soit levé ce vendredi, à 18 h. Les autres sites de l’université, les Deux-Lions, le campus du parc Grandmont et l’IUT n’ont pas été affectés par le mouvement.
Ce matin, la nouvelle assemblée générale prévue à 10 h doit décider du prolongement, ou non, du mouvement lundi prochain. Et déterminera l’attitude qui sera suivie par les contestataires lors de la journée du 17 mars, où un nouvel appel à la grève et à la manifestation a été lancé.

Pascal Landré


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