Solidaires 37

Michelin veut supprimer 700 postes à Joué-lès-Tours

samedi 8 juin 2013 par Solidaires37

La direction devrait annoncer, la semaine prochaine, l’arrêt de l’activité poids lourds à l’usine Joué-lès-Tours où 700 emplois sur 926 sont en péril.
Ci-dessous, l’article de la "Nouvelle République" du 8 juin 2013.

L’usine Michelin de Joué-lès-Tours risque de perdre 700 postes sur les 926 salariés qui y travaillent actuellement, tous en CDI (il n’y a plus ni intérimaires ni CDD).

La direction de l’entreprise aurait, en effet, décidé d’y arrêter la production de pneumatiques pour poids lourds. Une activité en perte de vitesse : environ 500.000 enveloppes devraient être produites en 2013 à Joué alors que l’objectif était d’un million voici quelques années.

Le plan de restructuration, qui ne prévoit pas de licenciement « secs » mais des mesures d’âge (préretraites) et des mutations devrait être officialisé dans quelques jours.

Olivier Coutant (syndicat SUD), secrétaire du comité d’entreprise de cette usine jocondienne, confirme cette terrible information. Il a été convoqué en début de semaine au siège clermontois du manufacturier où il a eu connaissance des grandes lignes de ce plan.
« Je ne peux plus me taire, les salariés méritent de savoir ce à quoi ils doivent s’attendre, déclare-t-il. Hélas ! Nous nous attendions, depuis plusieurs mois, à de mauvaises nouvelles. En décembre, le cabinet Secafi, l’expert de notre CE, avait déjà évoqué une fermeture de l’usine. »

Dans l’immédiat, il serait toutefois prévu de maintenir à Joué les ateliers de calendrage à chaud et membrane de cuisson, soit 180 à 200 postes. « On peut s’interroger sur l’avenir du site, car ces ateliers sont situés à l’opposé de structures vitales comme la chaufferie », poursuit Olivier Coutant.

Combien de salariés sont prêts à déménager alors que 500 reclassements sont en principe prévus ? La moyenne d’âge élevée – les deux tiers des salariés jocondiens sont âgés de plus de 50 ans – rend la mobilité plus compliquée.

« On va se battre », annonce le secrétaire du comité d’entreprise, dont le syndicat a décidé de faire front commun avec la CGT. Aucun mouvement ne devrait toutefois être lancé avant l’annonce officielle de ce plan.

Michelin est présent à Joué-lès-Tours depuis 1961. Au plus fort de son activité, l’usine a employé jusqu’à 4.000 personnes.

réaction

Philippe Le Breton, maire de Joué-lès-Tours : « Je n’ai pas été averti mais, si cela se confirme, ce serait un choc terrible pour ma ville et toute l’Indre-et-Loire car les salariés de l’usine ne vivent pas qu’à Joué-lès-Tours. Je n’accepte pas cette décision et il faudra que Michelin me démontre la pertinence de son choix économique et industriel. »

" Tout un symbole "

> Laurent Baumel (député PS de la 4e circonscription) : « Il s’agirait, si cela se confirme, d’un traumatisme profond. Au niveau politique, il faudra exiger de la direction de Michelin qu’elle justifie cette décision aux conséquences sociales très lourdes alors que l’entreprise est bénéficiaire. Je serai aux côtés des salariés pour les défendre. »

> Frédéric Augis (conseiller municipal d’opposition UMP) : « C’est une terrible nouvelle pour la ville de Joué-lès-Tours, dont Michelin a accompagné la croissance depuis plus de 50 ans. Si 500 familles doivent partir, les conséquences seront terribles. Il y a les emplois induits, les écoles, le marché de l’immobilier… Michelin, c’est tout un symbole ! »

> Laurent Huguet (président de l’Union commerciale et artisanale de Joué) : « Si le plan est confirmé, c’est un coup terrible pour Joué mais aussi pour l’agglomération. En 2009, l’entreprise avait déjà été touchée et nous avions pu mesurer rapidement les conséquences sur le commerce local. »

Christophe Gendry


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